Dans L’Oeuvre (1886), Zola consacre un chapitre au « salon des refusés » (ou « salon des monstruosités ») qui fût ouvert dans le Palais de l’industrie à Paris, le 15 mai 1863, à l’initiative de Napoléon III et de 1200 artistes qui jugeaient le Salon officiel trop sévère. Y sont alors exposés 3000 œuvres d'art refusées par l’Académie.
Rapidement, le salon devient un lieu mondain où le spectacle et le sensationnel se trouve plus dans la salle que sur les toiles exposées : le public est outré. Est notamment présenté Le Déjeuner sur l’herbe de Manet, devenu célèbre pour avoir été l’une des plus grandes polémiques des milieux artistiques : la femme nue représentée au milieu de gentlemen en costumes était assurément une prostituée. Ce sont les prémices du mouvement impressionniste et c’est le scandale.
Bien que le tableau soit réalisé en atelier (l’une des valeurs suprême de l’impressionniste étant de sortir de l’atelier), il révèle déjà d’un parti pris qui se durcit par la suite, au cœur du mouvement : une volonté de tout voir et de tout peindre (y compris donc des filles de joies).
Lors de l’exposition du Déjeuner sur l’herbe au « salon des monstruosités », Manet est taxé d’ivrogne peignant des caricatures pour qu’on se souvienne de lui. Dans son roman, Zola met également en scène un sculpteur qui représente Philippe Solari et son Nègre endormi. Manet, quant à lui, inspire largement le personnage de Claude Lantier.
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