Considéré comme le symbole flagrant de la politique d’extermination nazie et comme l’un des plus grands précurseurs du dadaïsme, la vie de Von Hoddis est une rapide et violente descente aux enfers jusqu’à sa disparition dans un camp de déportés (Sobibor) où il fût gazé en 1942. L’histoire de Von Hoddis est tout aussi terrible que mystérieuse car rares sont les documents qui témoignent des événements marquants ou simplement du quotidien de sa vie (pour certains passages de sa vie, il ne reste d’ailleurs aucune trace).
Après avoir suivi des études d’architecture puis de philologie mouvementées avec ses professeurs, et être finalement radié de l’université pour « fainéantise », Von Hoddis fonde en 1909 le « Nouveau club » avec quelques amis. Il y rencontre et se lie d’amitié avec Georg Heym. Il rencontre Max Brod en 1910 lors d’une visite à Prague - il ne reste rien de ce voyage si ce ne sont quelques poèmes (sans doute les premiers).
Alors qu’en 1912, son ami Georg Heym se noie en patinant sur la Havel, Hoddis ressent les premiers symptômes de troubles psychiques qui ne cesseront de le tourmenter toute sa vie. S’ensuivent alors de nombreuses années d’internement entrecoupées de quelques épisodes de liberté, pas suffisamment malheureusement pour pouvoir participer activement à la scène littéraire de son temps qu’il influence pourtant grâce aux poèmes qu’il publie et notamment « Hymne » (1916), considéré comme le poème précurseur du dadaïsme.
Diagnostiqué schizophrène en 1922 et délaissé par sa famille lorsqu’elle fuit l’Allemagne nazie et le fait interné dans une clinique psychiatrique israélite, Hoddis et les autres internes de la clinique sont déportés et gazés, probablement en mai ou juin 1942. On ne lui reconnaît qu’un recueil de poésie, intitulé Fin du monde. Mais son influence est d’autant plus impressionnante au vu de cette petite quantité qui a permis de faire perdurer son nom dans l’histoire littéraire.
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