La cosmopolite
De Staël est la fille du suisse Necker, premier ministre de Louis XVI, et sa mère tient un salon parisien célèbre que fréquentent de nombreux intellectuels de son époque. Dès sa plus tendre jeunesse, De Staël côtoie donc les élites politiques et intellectuelles, un entourage qui lui permet d’être au carrefour des diverses influences multiculturelles et européennes de son temps : ce contact précoce avec la diversité culturelle résonne dans tout son parcours de vie.
La femme de la transition
De Staël est le symbole d’une période de transition : alors que la révolution française (1789) a pu faire croire à l’avènement d’un nouveau système (abolition des privilèges, déclaration des droits de l’Homme), la Terreur (1789-1794) caractérise le règne de l’arbitraire et de la violence ; le coup d’état de Bonaparte (1800) instaure un état de censure et de persécutions dont De Staël (qui a toujours été une fervente (défenseuse ?) des idées révolutionnaires) a fait les frais; elle n’abandonnera pour autant jamais ses idéaux et trouvera toujours moyen de les défendre à sa manière.
Un écrivain éclairé : Mme de Staël et les lumières
De Staël baigne en effet toute sa vie dans le siècle des Lumières dont elle défend les valeurs pour elle essentielles que sont l’indépendance culturelle et l’importance d’une expérience critique du monde. Tout comme son père, De Staël croit en l’idée d’un monarque éclairé et juste, mais tout comme lui auprès de Louis XVI, ses tentatives, cette fois avec Bonaparte, seront un échec.
Girl power attitude
Si De Staël est aussi de ces femmes qui en ont dans le pantalon, c’est qu’elle a toujours été intègre, fidèle à ses idéaux : malgré sa proximité avec le pouvoir qui aurait pu lui apporter des facilités, elle refusera toujours une instrumentalisation de la culture, si bien qu’elle est éxilée de Paris au début du XIXéme. Elle profite d’ailleurs de cette retraite obligatoire pour découvrir l’Allemagne en compagnie de son amant, Benjamin Constant, et s’attachera à mettre en lumière les relations qui unissent la culture française et germanique. De Staël a été mariée jeune, de façon très épisodique, à un suédois avant de décider de tracer sa route seule, par elle-même, afin d'offrir à son écriture une indépendance totale.