L’Homme qui marche de Taniguchi erre dans son quartier, le redécouvre, en quête de souvenirs réactivés par l’entremise de lieux qu’on finit par ne plus voir tant ils sont quotidiens. Certains aiment se perdre dans un quartier, flâner, errer, penser, traverser des lieux quotidiens, s’approprier une carte intérieure. Un petit Top five de ceux qui nous donnent la sensation de marcher à leurs côtés.
5. La Route d’Ithaque, 1994, Carlos Liscano
Stockholm, quartier Rinkeby. Barcelone, quartier gothique.
Deux quartiers, à quelques centaines de kilomètres de distance, pour ce roman de l’exil de Vladimir, uruguayen, sans domicile, errant parmi les errants (immigrés, marginaux, drogués, etc.) au cœur d’une Europe bouleversée par la chute du mur de Berlin et la guerre en Yougoslavie.

4. Demande à la poussière, 1939, John Fante
Los Angeles, Bunker Hill.
Bunker Hill, c’est le quartier d’Arturo Bandini - un écrivain fauché et en panne -, une errance à travers les cafés et les rues. Et c'est surtout la rencontre avec Camilla, une serveuse mexicaine qui, lorsqu’elle fume un peu trop de joints, s’enferme dans le placard de la chambre d’Arturo. Récit semi-autobiographique ou vie romancée de Fante et de ses années de bohème durant la Grande dépression.

3. Totale éclipse, 2014, Cécile Wajsbrot
Paris, Quartier de l’Europe.
Errance du deuil, d’un amour qu’elle croyait enfoui et qui ressurgit tout à coup, au hasard d’une chanson entendue et redécouverte dans son café habituel. La narratrice, photographe en mal d’inspiration, replonge, à travers ses pérégrinations actuelles dans les rues du quartier et convoque un florilège de chansons qui rythment les pas de sa marche à travers le souvenir.

2. M Train, 2015, Patti Smith
New York, Rockaway Beach et Greenwich Village.
Avec Patti, on se promène constamment, que ce soit dans les rues de la capitale américaine, sur ses plages, ou encore assis à côté d’elle en train d’écrire à sa table habituelle dans le Café’Ino. C’est une errance statique et en mouvement, humaniste et intime, simple et sincère.

1. Chroniques de l’oiseau-à-ressort, 1994, Haruki Murakami
Tokyo, quartier imprécis.
Chaque jour, Toru Okada, encerclé de choses inexplicables et qu’il ne cherche d’ailleurs pas à expliquer, erre dans son quartier, notamment près de la fontaine du jardin des voisins, ou carrément dans le puits d’une autre maison appelée « maison des pendus », rencontre des personnages tous plus étranges les uns que les autres, tandis que l’oiseau-à-ressort, chaque jour, remonte le mécanisme du monde.

« Il faut commencer par réfléchir aux choses les plus simples. Se tenir au coin d’une rue et regarder les passants, jour après jour. Tu n’es pas obligé de prendre une décision à la hâte. Cela peut être pénible, mais il y a des moments où il faut savoir rester là patiemment. »
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