Tolkien n’a pas seulement imaginé tout un univers mais il a également créé une véritable langue : l’elfique. Nombreux sont d’ailleurs les fans à le parler couramment, notamment pour emballer les filles façon Legolas. L’occasion pour moi de faire un petit top five.
5. Le nasdat d’Orange mécanique (Burgess, repris fidèlement par Kubrick)
À la fin du livre L’Orange mécanique : un lexique. Bien qu’Alex reste compréhensible, de nombreux mots d’argot parsèment son discours. « Il y avait moi […] et mes trois drougs […] et on était assis au Korovar Milkbar à se creuser le rassoudok […]». Très largement inspiré du russe, ce langage prend racine dans la tête d’Anthony Burgess pour assurer la vraisemblance de son portrait d’une société futuriste non datée. Pour y remédier - tout argot étant dépositaire de son époque -, il décide d’en inventer un qui soit révélateur d’une jeunesse destructrice et ultraviolente.
4. L’ewokese des Ewoks
Les ewoks ont beau être capables d’apprendre et de parler tout un tas de langues, ça n’empêche que lorsque Han Solo les rencontre, c’est C3PO qui doit transcrire en Basic. Leur langue : l’ewokese. Une forme de langue primitive construite sur des onomatopées. En ewokese, « bienvenue » se dit « Yaa-yaah », « oui », « chak » et « liberté », « nub ».
3. Le simlish des Sims
Hé oui, du côté des jeux aussi, on manque pas d’imagination. C’est d’abord un aspect pratique qui pousse Will Wright, concepteur des Sims, à recourir au simlish lorsqu’il doit mettre des voix aux personnages. Dans une langue réelle, les phrases seraient vite devenues répétitives et il aurait fallu raquer des coûts de traduction dans de multiples langues. Plus simple alors d’en inventer une qui se retrouve dès lors dans toutes les variantes du jeu. C’est un joyeux mélange entre des langages codés des soldats américains amérindiens pendant la seconde guerre et le navajo, mêlé à d’autres langues comme le français, l’anglais, le finnois, etc. jusqu’à ce que ça devienne carrément intraduisible pour satisfaire enfin leurs créateurs.
2. Le klokobetz de Nosfel
Nosfel, Labyala Fela Da Jawid Fel de son vrai nom, est un des ovnis de la scène musicale française de ces dernières années. D’origine berbère et italo-espagnol, il crée très tôt son monde imaginaire : Klokochazia. Un monde à la lisière de l’extraterrestre dont Nosfel se dit lui-même originaire. À ce monde, il faut donc une musique et le klokobetz, une langue construite et inspirée d’une vingtaine d’autres langues. C’est avec cette langue que Nosfel écrit tous ses albums aux sonorités rock indé, jouant des rythmiques d’une voix cristalline, indéfinissable, ingenrée. 
1. Le kobaïen de Magma
Qu’on se le dise, Magma a été et restera réputé pour être l’un des groupes les plus zarb’ du rock français (avec Ange). Pas seulement parce que leur musique est une forme de transe inclassable, dans la mouvance des groupes psyché et progressifs de l’époque (années 70 mais toujours en activité) mais parce que le batteur-chanteur-fondateur du groupe, Christian Vander, chante en kobaïen, ensemble de sons simulant à la base un langage articulé préexistant, qui a selon lui la fonction d’un « langage liturgique ésotérique ». Elle serait originaire de Kobaïa, une planète extraterrestre. Elle est encore et toujours en cours d’élaboration.
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