Parce que Simone est LA chef de file de la deuxième vague du féminisme en France qui, autour de mai 1968, étend le débat sur la sexualité, la famille, le travail ou les droits liés à la procréation, ça nous a forcément fait penser à d’autres livres de la même vague féministe dans les pays anglophones.
5. Etats-Unis. Il y a Berry Friedan qui, très influencée par Simone, écrit en 1963 La Femme mystifiée dans lequel elle critique l’image de la femme dispensée par les médias et la société comme celle de la bonne femme de maison qui fait tout pour que son mari se sente bien tandis qu’elle déprime toute la journée à la maison. Avec Friedan, on prend conscience que rester soi-disant « tranquille » à la maison pour faire la popote et torcher les mômes n’est pas l’ultime de la réalisation féminine. Malheureusement, on pense encore souvent ainsi de nos jours : genre « On n’est pas une femme sans enfant »… Hum.
4. Australie. Il y a Germaine Greer, hippie et féministe, qui écrit un best-seller devenu mondialement connu : La Femme eunuque (1970) dans lequel elle défend l’idée que la famille traditionnelle (consumériste et vivant dans les quartiers résidentiels) castre les femmes. Germaine était de toutes les manifestations et, dans les années 60-70, on la voyait dans tous les milieux underground balancer aux visages des plus frigides sa liberté sexuelle et sa décomplexité.
3. Etats-Unis. Kate Millett est l’une des premières à analyser le lien qui peut unir politique et sexualité dans La Politique du mâle (1970) qui est, à l’origine sa thèse universitaire. Elle décortique le pouvoir patriarcal. Un an plus tard, elle achète une ferme pour fonder une communauté d’artistes féminines baptisé « Women’s art colony farm ». Elle est aussi romancière.
2. Etats-Unis encore (puisque les américaines ont été les chefs de file de la cause féministe), influencée par des philosophes comme Foucault, Derrida et Arendt, Judith Butler écrit en 1993 Ces corps qui comptent : de la maternité et des limites discursives du sexe, un essai philosophique et politique dans lequel elle développe des analyses sur la matérialité du corps. Selon elle, le sexe est une catégorisation normative due à la société qui ne peut aucunement définir la réalité d’un être.
1. Et aussi dans la presse dont témoigne Richard Neville, directeur du magazin underground Oz dans les années 60 : « Louise avait organisé une série de réunions avec Marsha Rowe, Rosie Boycott et d’autres filles. C’était l’acte de naissance d’un magazine alternatif, Spare rib [littéralement « côte levée »]. Les féministes avaient pris les rênes de Rat, un magazine de New York, et Fendz avait sorti un numéro spécial femmes. Mais ce nouveau projet avait d’autres ambitions. « Comme la libération de la femme est largement incomprise, crainte et caricaturée, notaient-elles dans leur première déclaration d’intention, nous éviterons d’être élitistes et par conséquent isolées ». Elles ne voulaient plus faire les « corvées de gonzesses ». Elles voulaient être plus que « le rayon de soleil du bureau » ou qu’n prénom. Spare rib démarrait, sans esprit partisan, avec la ferme résolution de conserver un certain sens de l’humour ».

Références bib:
Neville, Richard. Hippie hippie shake: rock, drogues, sexe, utopies. voyage dans le monde merveilleux des sixties. Paris: Payot & Rivages, coll. "Rivages rouge". p. 529
Back to Top