Pagnol est l’Auteur du récit de l’enfance qu'on a souvent été contraints de lire à l’école en renâclant parce que l’histoire de ce petit garçon paraît un peu désuète. Mais, parce que, en grandissant, on a réalisé qu’elle n’était pas si désuète et décidément tellement universelle qu'on ne peut que reconnaître certaines scènes de sa propre enfance, j'ai eu envie de faire un TOP five des livres sur l’enfance. Et, faisons un peu chauvin pour une fois, puisque le récit de Pagnol est bien du terroir, et aussi parce que les français sont très friands de ce genre autobiographique, voici une sélection made in France.
5. Je me souviens (Georges Simenon, 1945). Lorsque Simenon prend la plume pour raconter ses souvenirs, c’est guidé par la peur de mourir (il venait d’être diagnostiqué par erreur souffrant d’une angine de poitrine) et laisser une trace de l’histoire familiale à l’attention de son fils. Conseillé par Gide, Simenon retravaillera ce récit pour en faire un roman sous le nom Pedigree.
4. Vipère au poing (Hervé Bazin, 1948). Récit de l’enfance peut-être le plus cruel de la littérature française, Bazin trace dans cette autobiographie le portrait de sa mère tyrannique (de cette tyrannie sournoise du quotidien) et castratrice qui a marqué son enfance après avoir connu la douce insouciance et la bienveillance de la grand-mère qui vient de décéder obligeant les parents d’Hervé, partis à Shangaï, à revenir en France pour éduquer les deux enfants qu’ils avaient laissés derrière eux.
3. Autobiographie des objets (François Bon, 2012). Ecrire son autobiographie à partir des objets qui sont les garants des souvenirs d’enfance et de jeunesse, c’est le défi que relève avec brio François Bon, digne héritier des expérimentations littéraires d’un Perec. A partir des objets les plus banals et les plus quotidiens (tels que la télévision, les disques, une machine à laver), François Bon fait revivre trente années de son histoire et de l’Histoire française.
2. Enfance (Nathalie Sarraute, 1983). Pour évoquer ses souvenirs d’enfance, Sarraute, culpabilisant de succomber à son tour à la faiblesse que connaissent beaucoup d'écrivains (« Tu vas vraiment faire ça, évoquer tes souvenirs d’enfance ? »), fait appel à un double d’elle-même auquel elle demande d’intervenir lorsqu’elle commet un défaut de mémoire ou pour temporiser les émotions qui gorgent peu à peu la mémoire des souvenirs d’enfance.
1. W ou le souvenir d’enfance (Georges Perec, 1975). Grand pourfendeur des standards littéraires, Perec a expérimenté de nombreuses techniques littéraires pour interroger la mémoire, il était presque indéniable qu’il en vienne à s’attaquer aux souvenirs d’enfance avec sa propre originalité. W est un récit croisé (chapitres alternant deux histoires) entre une fiction et le récit autobiographique à travers lesquels peu à peu des connexions se font de plus en plus pressantes notamment à propos de la guerre et des camps d’extermination qui ont fait perdre à Perec une grande partie de sa famille.
Bonus. Chagrin d’école (Daniel Pennac, 2007). A travers ce portrait du cancre d’école, Pennac interroge dans ce roman autobiographique les méthodes d’éducation et du système scolaire, et prend pour une fois le point de vue de celui pour qui fait le pitre au fond de la classe, ce qui n’est pas une place aussi confortable qu’on peut le penser.
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