Groupe psychédélique des années hippies créé en 1967 à Chicago (eh non, pour une fois, c’est ni à San Francisco ni à Los Angeles !). Tout commence avec George Edwards (chant, influence folk) et Dave Michaels (piano, influence classique) dont la voix couvre quatre octaves, vite rejoints par Bill Traut et George Badonsky, deux fans de l’auteur américain qui négocient avec les ayant droit et proposent d’utiliser le nom H.P. Lovecraft pour le groupe. Puis viennent Tony Cavallari (guitare), Mike Tegza (batterie) et Jerry Mc George (basse). Leur volonté : traduire en chansons « les histoires macabres et poèmes d'une terre peuplée par une autre race ».
Après la parution de leur premier album, éponyme, le groupe est surtout reconnu par le milieu underground. Ils s’installent près de San Francisco (forcément !) et enchaîne les premières parties des Grateful Dead, Moby Grape, Pink Floyd, etc. Dans leur deuxième album, éponyme puissance II, le groupe signe notamment le morceau « At The Mountain Of Madness » bien sûr inspiré de la nouvelle du même nom de Lovecraft.
Ironie : le groupe H.P. Lovecraft signe des chansons aux accents largement baroques et mêle un florilège d’influences folkloriques, rock et psyché. Le style lovecraftien, lui, verse plutôt dans le style victorien lourd et pompeux, utilisant tellement d’adjectifs sur des pages et des pages pour  que sa description soit la plus précise possible (disait-il), si bien que la créature finalement en devient difficile à visualiser pour le lecteur.
Dès fin 68, le groupe se délite rapidement et les membres abandonnent progressivement le navire. Tegza se tourne vers le fondamentalisme chrétien : de l’hallu à la mise en pratique, la marge est finalement plus étroite qu’on ne le pense, dans les deux cas il s’agit toujours d’une fuite.
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