Renaissance est un groupe de rock progressif anglais en marge de tout ce qui a pu être créé en terme de prog’ dans les années 70. Il mêle à la fois des orchestrations purement influencées de la musique classique au rock, avec des accents de jazz et surtout une voix mélodique et cristalline. Avec Renaissance, c’est l’art de se s’élever dans les hautes sphères de la symphonie intime.
Le groupe est formé en 1969 par des ex-membres des Yardbirds (un groupe qui a pu compter sur des guitaristes de référence comme Eric Clapton, Jeff Beck et Jimmy Page) avec Keith Relf (guitare, chant) et sa sœur Jane Relf (chant), Jim McCarty (batterie), l’ex-membre de Nashville teens John Hawken (piano, un virtuose !), Louis Cennamo (basse). Mais on retrouve peu des influences de leurs anciens groupes respectifs qui mêlaient plutôt des accents folks et blues.
Après la première sortie de leur premier album, cette formation initiale se délite rapidement, McCarty quitte le groupe mais continue de leur écrire des chansons. La diffusion des deux premiers albums est très limitée et n’attend l’Angleterre qu’en 1976. Lorsque les frangins Relf quittent le groupe peu après, la nouvelle formation puise une nouvelle force grâce à la voix inoubliable d’Annie Haslam (qui couvre pas moins de cinq octaves). Dans les années 80, la nouvelle formation, Renaissance Illusion, se tourne vers le synthpop et perd définitivement la qualité artistique qui fait la beauté des premiers albums, même si je dois avouer un petit faible pour la chanson « Mystery of Being ».
Outre la voix d’Annie Haslam, la force de Renaissance tient aussi à sa fidélité aux « vrais » instruments et à leur gamme impressionnante pour un groupe de rock. Outre les classiques (batterie, guitare, basse), il y a piano, violon, orgue, harmonica, etc. qui ancrent sans aucun doute la touche « musique classique » et symphonique de leur univers à part.
L'album Prologue, album qui mêle autant des univers aquatiques qu'oniriques, aux accents psychédéliques, est sans doute celui qui marque l'apogée du groupe notamment parce que c'est le premier album avec Annie Haslam qui s'essaye même à imiter les différents instruments avec sa voix dans la chanson « Rajah khan ».
Et l'album Turn of the Cards, clôt par la magnifique chanson « Mother Russia ». Ces deux albums suffisent pour faire entrer Renaissance dans la légende de ces groupes trop méconnus. Leur puissance musicale et universelle ne finit pourtant pas d'influencer les sphères de la musique lyrique et progressive.
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