Quoi de mieux que d’appeler son groupe « poubelle » ?! Ça cadre déjà bien l’ironie et l’autodérision dont sont capables ses membres. Je suis retombée dedans il y a peut-être un mois en réécoutant par hasard leur premier album à la pochette toute en plumes roses, et du coup, j’ai bien envie de vous parler de ce groupe dont la carrière n’est pas toujours restée au top qualität mais qui mérite bien qu’on y fasse un petit tour au moins pour les premiers albums.
Garbage, c’est avant tout la prestance et le charisme de Shirley Manson (écossaise) entourée de ses trois boys Butch Vig (producteur de Nevermind (Nirvana) et Siamese dream (Smashing pumpkins)), Duke Erikson et Steve Marker (américains). Pour autant, ce sont eux qui s’étaient mis en quête de la belle, alors qu’ils gratouillaient tous les trois leurs guitares pour y mêler des effets électroniques. Elle accepte en 1994, et ce qui ne devait durer que quelques temps devient officiellement un groupe face au succès du premier single « Vow ».
Autant dire que les petites poubelles ne restent pas trop longtemps dans l’ombre et que leur succès retentit rapidement, notamment avec le tube « Stupid Girl ». Une chanson qui parle d’une fille qui se prend tellement pas pour de la merde qu’elle en devient pathétique, une critique donc de la superficialité et des apparences maîtrisées. Ces deux tubes (et quelques autres) sont réunis sur ce qui reste leur meilleur album, Garbage (1995), et aussi leur premier (genre on donne tout dès le début et pis on s’essouffle).
Car aucun de leurs albums suivants ne saura autant m’interpeller l’oreille, malgré les acclamations du public, les disques d’or, des chansons réutilisées dans des séries à succès (comme la chanson « Temptation Waits » créditée sur l’OST de Buffy contre les vampires) ou « l’honneur » d’écrire l’un des génériques de James Bond : « The World is Not Enought ».
Il faut tout de même reconnaître que les albums Version 2.0 et Beautiful Garbage (littéralement donc « belle poubelle ») contiennent quelques bonnes saveurs (pas encore trop décomposées) tel que le très clinquant morceau « Androgyny ». Dans le clip, on peut assister à un chassé-croisé assez cocasse entre hommes et femmes dans des toilettes publiques.
Malgré ces quelques coups d’éclat, Garbage s’est beaucoup essoufflé ces dernières années et ses allures commerciales ont rapidement freiné la potentielle profondeur que recelaient les tous premiers morceaux comme le fantomatique « Stroke of Luck » qui restera toujours, personnellement, mon préféré (forcément ça parle de fantômes et de fantasmagories, suivez mon regard…).
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