Vous est-il déjà arrivé, en revisionnant un film que vous connaissez pourtant par cœur, de réaliser que vous connaissez la chanson qui y passe, parfois en boucle, depuis des années, grâce à ce film ? Ça m’est encore arrivé récemment, en revoyant la scène du Jack Rabbit Slim de Pulp fiction (Quentin Tarantino, 1994), Mia, Vincent et leurs hamburgers, et « Lonesome town » de Ricky Nelson en fond. J’ai bien envie alors de vous faire un Shake it subjectif de films dans lesquels la musique ne fait pas tout mais quand même beaucoup !
Au rayon B.O. crées explicitement pour le film et qui lui donne une puissance inoubliable, il y aurait bien sûr celle d’Into the wild (Sean Penn, 2008), qu’a signé Eddie Vedder, qui sera toujours connotée aux grands espaces canadiens. Le poly instrumentiste expérimental, Yann Tiersen : le Montmartre du Fabuleux destin d’Amélie Poulain (Jean-Pierre Jeunet, 2001) et l’Allemagne divisée de Good bye Lenin (Wolfgang Becker, 2003). Non moins surdoués : Air, groupe français électro/trip-hop signe l’inquiétante B.O. de Virgin Suicides (Sofio Coppola, 2000) et la magnifique séquence du défilement des saisons sur la maison des Lisbon. Et aussi, le polymorphe de la musique britannique, Damon Albarn (Blur, Gorillaz) qui s’associe à Michael Nyman pour la B.O. de Vorace (Antonia Bird, 1999), western moderne sur le cannibalisme.
Au rayon B.O. inoubliables qui ponctuent des scènes mythiques : Trainspotting (Danny Boyle, 1996), notamment la scène de course poursuite du tout début, orchestrée par le « Lust for life » d’Iggy Pop ou encore la scène d’overdose immortalisée par le « Perfect day » de Lou Reed. L’ensemble de la B.O. est tout aussi mythique. L’arrestation musclée des ouvriers britanniques de Billy Elliot (Stephen Daldry, 2000) et le « London calling » des Clash. Et quelle serait aussi la crise de la quarantaine de Norman (American Beauty, Sam Mendes, 2000) qui retrouve sa musculature (et son petit joint) dans son garage, au son du « All Along The Watchtower » du grand Bob Dylan ?
Les B.O. constituent souvent le décor historico-social du film. Si j’ai cité la performance de Air pour Virgin suicides, il y a aussi l’autre B.O. qui place le film au cœur de la musique bienheureuse (et illusoire) des années 70, contrastant avec la morbidité du sujet. La traversée politique, sociale et donc aussi musicale de l’histoire des États-Unis de Forrest Gump (Robert Zemeckis, 1994). Les années 90, avec la B.O. hétéroclyte de Romeo + Juliet (Baz Luhrmann, 1996) qui mêle Radiohead, Garbage et Des’ree. Les années 2000, l’espoir d’une Europe communautaire et ouverte dans L’Auberge espagnole (Cédric Klapisch, 2000) et sa B.O. meelting-pot.
Et vous, quels sont vos films coup de cœur musicaux ?
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