C’est l’histoire d’un mec, Gregor, qui se réveille un matin transformé en insecte géant au grand damne de sa famille qui ne voit plus en lui qu’un nuisible, malgré les sacrifices qu’il a fait pour eux tout au long de sa vie. Gregor a un aspect monstrueux, sa famille ne l’accepte plus mais le lecteur sait (parce qu’il suit la voix intérieure du personnage) qu’il est toujours profondément humain et bienveillant alors que son aspect extérieur est repoussant et que chacun de ses mouvements sont perçus comme des menaces.
Lorsqu’il découvre sa transformation, le principal sujet d’étonnement de Gregor est qu’il n’a pas entendu son réveil. Sa métamorphose est selon lui une maladie à mettre entre parenthèses, il en sous-estime longuement la gravité. Malheureusement pour lui, cet état dure suffisamment longtemps pour qu’il soit répudié par ses proches et que le suicide devienne l’ultime moyen d’échapper à l’ingratitude de sa famille.
L’année 1912 est pour Kafka l’une des plus difficile de sa vie, c’est une période suicidaire et désespérée qui voit l’accumulation de ses problèmes familiaux (Kafka doit payer la dette que son père a contracté auprès de son ancien employeur) et amoureux. Problèmes que Kafka parvient à sublimer dans une prose héritée de la lignée fantastique et qui inspirera des auteurs comme Lovecraft. Pendant l’écriture de La Métamorphose, Kafka fait état dans son journal d’un état de morbidité, de dépressivité (dû au surmenage), et  d'angoisse. Il décrit par exemple des sensations surhumaines de ne pas pouvoir se sortir du lit, de l’âme abandonnant le corps à son sort, ou encore de se sentir d’une autre espèce, l’insecte étant le plus misérable qu’on puisse imaginer : celui qu’on écrase.
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