En 1997, le guitariste Dominique Dépret (également connu sous le pseudonyme Mocke) et Armelle Pioline, de retour de Dublin après y avoir vécu quatre ans, et le batteur Pierre-Jean Grapin, Evan Evans (clavier) et Richard Cousin (basse) enregistrent leur premier album sur le label indépendant Lithium et forment le groupe Holden. 
Référence directe au personnage de L’Attrape-coeurs (Salinger, 1951), premier roman à s’intéresser réellement au mal-être de l’adolescence. Holden Cauldfield, dix-sept ans, fugue et zone trois jours dans les recoins glauques de New York, pour finir son errance devant les statues du musée dont il envie la fixité à l’image de ce temps (irrémédiable) qu’il voudrait arrêter pour cesser de grandir et ne pas avoir à vieillir.
Le groupe de pop-rock français et le roman de Salinger ont en commun un univers onirique et urbain, la sensation d’une marche constante, le tout enrobé par une perception naïve et rebelle, adolescente, du monde. Les chansons d’Holden revêtent une urbanité noctambule et nous plongent dans une sorte d’effervescence à contre-rythme de la journée : lenteur, moment de flottement et mouvement fluide des ombres et des passants. Les références aux villes sont d’ailleurs nombreuses (Tunis, Madrid, Paris, etc.) et la découverte des paysages se nimbe d’une suspension fantomatique, presque aquatique.
Leur second album Pedrolira (2002, Village vert) domine par ses accents trip-hop, une guitare acoustique en arpège accompagnée d’un synthétiseur xylophonique qui n’est pas sans rappeler l’univers d’un Ez3kiel façon symphonique, et la voix angeline d’Armelle Pioline. Sorte d’invitation au voyage tant dans l’espace géographique qu’intérieur. Les thèmes principaux de Pedrolira tournent autour de l’identité, de la personnalité, du temps et de l’amitié. 
Leur album de 2006, Chevrotine poursuit cette réflexion identitaire, revendiquant un droit à la mélancolie et aux revirements émotionnels. Il accentue la réflexion sur la découverte de la complexité amoureuse.
Leur musique est un mélange hétéroclite de poésie, de rock et de jazz. Ils se revendiquent d’être influencés autant par le smoth jazz de Chet Baker ou Billie Holiday que par le glam du Velvet underground. On distingue aussi des accents d’Amérique du Sud et notamment chiliens, lieu de prédilection où ils enregistrent notamment Chevrotine.
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