C’est sans doute l’une des chansons les plus mythiques de l’histoire du blues mais aussi l’une des fondatrices du genre ! Qui ne connaît pas l’histoire que raconte Robert dans cette chanson : comment il se serait assoupi au croisement des routes 49 et 61 (à Clarksdale, Mississippi), aurait été réveillé par une ombre penchée au-dessus de lui qui aurait empoigné sa guitare pour l’accorder et la lui rendre, signant ainsi une sorte de pacte ? Après ça, Robert a su jouer de la guitare comme un beau diable. Dans les faits, on sait qu’il a disparu durant quelques mois et qu’il serait revenu en sachant jouer, qui plus est d’une façon jamais entendue jusque-là. En réalité, le mythe a d’abord été inventé quelques années auparavant par Tommy Johnson, bluesman également.
La chanson a contribué au mythe de Johnson tout autant que la fin de sa vie: le beau gosse avait une passion consommée pour les femmes. C’est d’ailleurs une des multiples hypothèses des circonstances de sa mort : le mari de l’une de ses conquêtes aurait empoisonné Robert alors âgé de 27 ans. C’est ainsi qu’il fut l’un des premiers à contribué au club des 27 (chanteurs morts à 27 ans comme Jim Morrison, Jimi Hendrix, Kurt Cobain et Amy Winehouse).
Ces histoires de vendre son âme au diable ont bien sûr de tous temps été divulguées sous toutes les formes possibles : opéras, romans, musique, cinéma, séries tv, arts plastiques, bouche à oreille, etc. mais l’une des plus réputées est sans aucun doute la version théâtrale du Faust de Goethe qui prête à jamais ses lettres de noblesse à ce genre de pacte, et que Brian de Palma immortalise à sa façon dans Phantom of the Paradise (1974), transposant le mythe dans un opéra rock déjanté.
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