Autre conseil bateau : si vous voulez écrire, écrivez. C’est-à-dire qu’on ne « songe » pas à écrire, on n’« aimerait » pas écrire : on écrit, c’est tout.
On n’a pas besoin de commencer par un plan détaillé, par des tonnes de recherches : en tout cas, d’après mon retour d’expé, si je prépare trop un livre, tout se bloque. On n’est pas à l’école, on ne demande pas de torcher un sujet en quatre heures et de rendre sa copie. L’écriture est un cheminement qui part (en tout cas chez moi) dans tous les sens.
Perso, je n’écris rien dans l’ordre même lorsque j’ai une idée de la direction du livre (et qu’il finit toujours par me déboulonner de lui-même), je ne suis pas de plan. Je commence par écrire tout ce qui me vient et je numérote les différents fragments qui sont sortis (pour m’y retrouver), viendra un moment où je sentirais qu’il est temps de structurer, organiser. Mais je commence par amasser du matériau, et le matériau ce sont les textes.
Si on n’a pas d’idée précise, on peut commencer à écrire sur rien. La première marche à passer, c’est de prendre un stylo (ou de se mettre face à son traitement de texte) et de laisser faire. Sans jugement. Sans se dire que ce qu’on vient d’écrire est nul ou qu’on ne sait pas où ça nous mène : en écriture, on comprend toujours à postériori. C’est en tout cas ainsi que ça a toujours fonctionné chez moi.
Et on n’est pas obligé non plus de se lancer directement dans l’écriture de la fiction qu’on a en tête ou du texte dont on a l’idée. Écrire un journal aussi est essentiel : c’est pour moi le lieu où je viens réfléchir à mes idées, où je les confronte, les analyse, où je reviens fouiner aussi pour découvrir que j’avais déjà eu une idée et que je l’ai oublié. Le journal est, chez moi, le premier brouillon.
Pour commencer à écrire, mettez-vous en condition : préparez votre fessier (car vous allez rester longtemps assis), mettez-vous devant une table, un bureau, dans votre canapé ou votre lit, avec un paquet de feuilles, un cahier, un ordinateur, et allez-y. Souvent, c’est le premier mot posé sur la page qui enclenche les choses, et on se fout de ce qu’il sera, ce premier mot. Peu importe, l’important c’est qu’il ouvre le chemin.
Enfin, arrêtez de « vouloir » écrire, arrêtez d’utiliser le futur ou le conditionnel, écrivez. Ne vous laissez empêcher par rien ni personne. Mettez-vous dans la peau d’un écrivain. Au début, on a l’impression de jouer un rôle et ensuite, on devient le personnage qui écrit quand on écrit. Ce personnage d’écrivain est le premier personnage qu’on a à inventer.
En bref, écrivez physiquement, activement. Point.
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