Le Hemingway parisien de la Belle Epoque, c’est aussi celui de tout un florilège artistique qui se retrouva chez Gertrude Stein, une femme au fort charisme fédérant autour d’elle un cercle d’influences artistiques aux rayonnements multiples.
Elle retrouve son frère, Léo, à Paris en 1904 ; tous deux attirés par l’effervescence culturelle du quartier, ils emménagent à Montparnasse. Tous deux également défenseurs de l’art moderne, ils contribuent à valoriser les artistes de l’avant-garde. 
Pendant plus de vingt ans, Gertrude et son frère, puis Gertrude et sa compagne, Alice Toklas, ouvrent leur maison, au 27 rue de Fleurus, aux artistes de la scène parisienne, qu’ils soient espagnols, américains, français, italien, etc., tout un florilège d’artistes s’y croisent et s’y côtoient, échangent des propos sur l’art et sur la vie, partagent ambitions et aspirations artistes, et forcément s’influencent, apprennent les uns des autres, les uns avec les autres, les uns contre les autres (tout allusion à une chanson française populaire est fortuite !) ce qui va forger leur art encore jeune. 
Il y a là des plasticiens (Picasso, Matisse, qui se disputent l’attention de Gertrude avec virulence) et des écrivains (Stein donc, Hemingway, Francis Scott Fitzgerald, Elsa Fitzgerald, pour lesquels elle invente le nom de « génération perdue », Henri-Pierre Roché, Ezra Pound, Ford Madox Ford,…).
Chacun vivote autour de Gertrude et c’est à celui qui se fera le plus remarquer par la maîtresse (de maison). 
Hemingway, quand à lui, se rend souvent rue Fleurus, pour demander conseil à son amie, être éclairé par ses critiques stylistiques ; elle le pousse toujours à se surpasser, à aller plus loin, à assumer pleinement son art et sa particularité. Il rend compte de cette période de sa vie dans son autobiographie à la mode parisienne : Paris est une fête, qui est devenu l’un de ses livres les plus connus, bien qu’il y fasse souvent preuve d’un orgueil assuré - car, au moment où il écrit cette autobiographie, il est déjà bien loin le temps où le jeune Hemingway, encore inconfiant et tâtonnant, demandait conseil à son amie Gertrude.
Pour une immersion fantasmagorique et merveilleuse dans la Belle Epoque parisienne des artistes Steiniens, allez voir du côté de cet hurluberlu de Woody Allen qui, dans son film, Minuit à Paris, offre un retour vers le passé original, nostalgique et à la fois sincère dans cette période où (il faut bien l’avouer hein!) on aurait bien aimé être une petite souris pour voir ce qui se passait !
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