Voici un album de chansons que j'ai écrites pour mon frère, intitulé My psyché mirror, the Suitcase Boy. Elles ont d'abord été écrites en anglais (sans doute approximatif) puis traduites en français.
I – Lost pieces
I was died in the heart of a city surrounded of cries
I lost many pieces of my heart
I lost a piece for Mothers and Dads
I lost a piece for Brothers and Sisters
I lost a piece for the Dark Men
They took the best of and run.
I - Pièces perdues
Je suis mort au cœur d’une ville cerclée de cris
J’ai perdu de nombreuses pièces de mon cœur
J’en ai perdu pour Mères et Pères
J’en ai perdu pour Frères et Sœurs
J’en ai perdu pour les Hommes Sombres
Ils ont pris le meilleur morceau et se sont enfuis.
II - Warsaw​​​​​​​
Discover a city is like 
Seeing building meaningless
Without story, without essence living
And when you’re living in
You take the same street
A thousand times
And every time print in his memory
A new part of yourself.

But you tread this floor
A thousand times now
And it seems
Still as empty
Or maybe so full
Of shadow obstructing your vision so
You can never more see clearly.

Like a shadow passing in the street
Like a tear in rain
You remember when 
This city was alive
And you too.

Now you walk in the street
As a living memory
Of the good times pasted
In the kindergarten
Where the only still presence
Is that of an echo from dead smiles.

Like a shadow passing in the street
Like a tear in rain
You remember when 
This city was alive
And you too.

In this place you could not
Being alone at any time, anywhere
Always eyes to watch any wrong move,
You wish see reborn the shadows.
II - Varsovie
Découvrir une ville est comme
Voir des bâtiments vides de sens
Sans histoire, sans essence vitale.
Et lorsque tu vis dans cette ville
Tu parcours la même rue
Des centaines de fois
Et chaque fois est imprimé dans sa mémoire
Une nouvelle part de toi-même.

Mais tu as foulé ce sol
Des centaines de fois à présent
Et elle te semble
Toujours aussi vide
Ou peut-être tellement pleine
D’ombres obstruant tant ta vision
Que tu ne parviens plus à y voir clair.

Comme une ombre passant dans la rue
Comme une larme dans la pluie
Tu te souviens quand
Cette ville était en vie
Et toi aussi.

Désormais tu marches dans la rue
Comme un souvenir vivant
Des bons moments passés
Dans le jardin d’enfants
Où la seule présence encore
Est celle d’un écho de sourires morts.

Comme une ombre passant dans la rue
Comme une larme dans la pluie
Tu te souviens quand
Cette ville était en vie
Et toi aussi.

A cet endroit où tu ne pouvais
Etre seul, à aucun instant, nulle part
Des yeux toujours observant le moindre faux mouvement,
Tu espères voir renaître les ombres.
III – Our reflected echoes (part I)
Time passed: a time to forget
The mother smile, the brother laughter
But always pass before my eyes
The shadow trains for the east.

Between our reflected echoes
All I hear is my silence
Again and again.

I still feel the swing of the Irena’s suitcase
Who brings me back to living world
It’s the best of my failing memory
Then: just puzzle pieces of my mind crumbled.

Between our reflected echoes
All I hear is my silence
Again and again.

I will always be the seven years old suitcase boy
Bringing back to life inside reflected echoes
Of millions voices called me to join them
Of thousand of lifes contented in the Jolanta’s jar
In her garden.

Between our reflected echoes
All I hear is my silence
Again and again.
III - Les reflets de nos échos
Le temps a passé: un temps pour oublier
Le sourire de la mère, le rire du frère
Mais toujours passent devant mes yeux
L’ombre des trains pour l’est.

Au sein de nos échos qui se répercutent entre eux
Tout ce que j’entends est mon silence
Encore et encore.

Je ressens encore le balancement de la valise d’Irena
Qui me ramène dans le monde des vivants
C’est le meilleur parmi ma mémoire fêlée
Ensuite: juste des pièces de puzzle de mon esprit émietté.

Au sein de nos échos qui se répercutent entre eux
Tout ce que j’entends est mon silence
Encore et encore.

Je serais toujours le garçon de sept ans à la valise
Ramenant à la vie parmi des échos qui se répercutent
De millions de voix m’appelant à les rejoindre
Des milliers de ces vies contenues dans la jarre de Jolanta
Dans son jardin.

Au sein de nos échos qui se répercutent entre eux
Tout ce que j’entends est mon silence
Encore et encore.
IV – « Life in a jar »
It’s a beautiful morning
To unearth the livings
No shrapnel
Since three years.

In the charged air shadows
Forever
The jar buried in the garden
Is almost a call to essence of life.

I remember every face
I remember the low weight
Of those bodies
Carried in the suitcase.

I remember my fear front of the Dark Man
A movement of weakness
And it would have been death
For me and for the boy in the suitcase.

In the charged air shadows
Forever
The jar buried in the garden
Is almost a call to essence of life.

My fingers tremble on the first paper
Search for families gather
Most have disappeared
In the foggy gaz
My fingers always will still shudder on orphans names
I did so little.

In the charged air shadows
Forever
The jar buried in the garden
Is almost a call to essence of life.
IV - La vie dans une jarre
C’est une belle matinée
Pour déterrer les vivants
Pas d’éclat de bombe
Depuis trois ans.

Dans cet air chargé d’ombres
Pour toujours
La jarre enterrée au fond du jardin
Est un appel à l’essence de la vie.

Je me souviens de chaque visage
Je me souviens du faible poids 
De chaque corps
Transporté dans la valise.

Je me souviens de ma peur
Face à l’Homme Sombre
Un mouvement de faiblesse
Et c’aurait été la mort
Pour moi et pour le garçon dans la valise.

Dans cet air chargé d’ombres
Pour toujours
La jarre enterrée au fond du jardin
Est un appel à l’essence de la vie.

Mes doigts frissonnent au contact du premier papier
Chercher les familles, rassembler
La plupart ont disparu
Dans le gaz brumeux
Mes doigts frissonneront toujours sur les noms des orphelins
J’ai fais si peu.

Dans cet air chargé d’ombres
Pour toujours
La jarre enterrée au fond du jardin
Est un appel à l’essence de la vie.
V – My psyche mirror
All darkness around me
Wake up
I’m just a piece of my own shadow
All these ghosts around me.

My eyes open on black bricks
Walls crack
Printed cracks on my psyche mirror.

A room not fix to the ground
No door, no light
Seems to compel me to the ground.

I have to go far away
No more time to lose
To build my future on
I’ll be reborn somewhere
Far from the land of shadows.

All the echoes in my crumbled mind 
From raging memories
Or nightmares…?

Mother cries, Dad left
One of the first trains
The only one who can cross the wall:
The eastward repopulation.
You don’t understand, Brother
Don’t care, I’ll keep you safe
In some mouse hole
Or under the floor
Where Dark men walking.

We have to go far away
No more time to lose
To build our future on
We’ll  reborn somewhere
Far from the land of shadows.

Don’t care, I’ll keep you safe
We’re not alone to fight
For the echo of good deeds spreads.
But, brother, I can’t feel your hand in mine
And Mother will soon
Find Dad in Treblinka
Torn from the earth’s bowels
To feed a waste land.
V - Le miroir de ma psyché
Tout est ténèbres autour de moi
Je me réveille
Je suis seulement un fragment de ma propre ombre
Tous ces fantômes autour de moi.

Mes yeux s’ouvrent sur des briques noires
Les murs craquent
Imprimant des fêlures sur le miroir de ma psyché.

Une pièce qui n’est pas fixé au sol
Pas de porte, pas de lumière
Et qui semble me contraindre au sol.

Je dois partir loin
Plus de temps à perdre
Pour construire mon futur
Je vais renaître quelque part
Loin de la terre des ombres.

Tous ces échos dans mon esprit émietté
Emanant d’une mémoire rageuse
Ou de cauchemars… ?

Maman pleure, papa est parti
Un des premiers trains
Les seuls qui puissant aller au-delà du mur:
« La repopulation vers l’est ».
Tu ne comprends pas, mon frère
Ne t’en fais pas, je te protégerai
A l’intérieur d’un trou de souris
Ou sous le plancher
Sur lequel les Hommes sombres marchent.

Nous devons partir loin
Plus de temps à perdre
Pour construire notre future
Nous renaîtrons quelque part
Loin de la terre des ombres.

Ne t’inquiète pas, je te protégerai
Nous ne sommes pas les seuls à nous battre
Pour que l’écho des bonnes actions se propage
Mais, Frère, je ne sens plus ta main
Et maman ne tardera pas
A retrouver papa à Treblinka
Arrachés des entrailles de la terre
Pour nourrir une terre vaine.
VI – Our reflected echoes (part II)
Among our reflected echoes
I can hear the infinity 
Possibilities of being.

There was a time, I was younger
I thought the world’s full
I thought I was complete.

In this year of 1943
My world was fragmented
Seemed to crumble on the ground
On the ground.

Among our reflected echoes
I can hear the infinity 
Possibilities of being.

I see people, we talk a lot,
We rebuild our psyche mirror
Our refracted images,
They are around me
But I always feel so alone.

I should accept that people
All have their own cracks
Maybe some of them might correspond to mine
Just in pieces.

Among our reflected echoes
I can hear the infinity 
Possibilities of being.

But we’re all aggregates parts
Trying to gather in a complete mind
To fill in empty spaces
I must gather
Maybe the best way to live
Is the one that scatters.

Among our reflected echoes
I can hear the infinity 
Possibilities of being.
VI - Les reflets de nos échos (partie II)
Parmi nos échos qui se reflètent
Je peux entendre l’infinité
Des possibilités d’être.

Il fût un temps où j’étais jeune
Je croyais que le monde était absolu
Je croyais être complet.

En cette année 1943
Mon monde fût fragmenté
Il m’a semblé s’égrainer sur le sol
Sur le sol.

Parmi nos échos qui se reflètent
Je peux entendre l’infinitude
Des possibilités d’être.

Je vois des gens, nous parlons beaucoup
Nous reconstruisons notre miroir intime
Nos images réfractées
Ils sont autour de moi,
Mais je me sens toujours aussi seul.

Je devrais accepter que les gens
Ont tous leurs propres fêlures
Peut-être certaines des leurs pourraient correspondre aux miennes
Juste en parties.

Parmi nos échos qui se reflètent
Je peux entendre l’infinitude
Des possibilités d’être.

Mais nous sommes tous des agrégats de pièces
Tentant de nous rassembler en un esprit unifié
De combler les espaces vides
Je dois les rassembler
Peut-être que la meilleure façon de vivre
Est celle qui s’éparpille.

Parmi nos échos qui se reflètent
Je peux entendre l’infinitude
Des possibilités d’être.
VII – The good deeds
I was born outside the surrounded heart of a dead city
I can do so much more
And continue the Jolanda’s work
With my brother reborn a jar.

“We do not plant food seeds
But seeds of good deeds
Try to spread the good deeds
For them to multiply”.
VII - Les bonnes actions
Je suis né en dehors du cœur encerclé d’une ville morte
Je pourrais faire tellement plus
Et poursuivre l’œuvre de Jolanda
Avec mon frère rené d’une jarre.

« On ne plante pas des graines de nourriture, on plante des graines de bonnes actions. Essayez de faire des chaînes de bonnes actions pour […] les faire se multiplier ».
Irena Sendlerowa (1910-2008) fût une résistante et militante polonaise à l’intérieur qui œuvra à l’intérieur du ghetto de Varsovie surnommé « la zone de contagion » par les nazis. Très jeune, elle apprit de son père que les gens ne se distinguent pas selon des races, des religions ou des nationalités, mais entre bon et mauvais, et elle œuvra, au sein du ghetto de Varsovie pour préserver le bon. « On m’a éduqué dans l’idée qu’il faut sauver quelqu’un qui se noie, sans tenir compte de sa religion ou de sa nationalité ». Son travail au sein du service de l’Action sociale, dès les premiers jours de l’occupation, lui permit d’organiser l’aide aux pauvres et de côtoyer un groupe clandestin d’aide aux enfants abandonnés après 1939. Elle organisa le passage clandestin des enfants du ghetto de Varsovie vers l’extérieur. Arrêtée par la Gestapo en 1943, elle n’avouera rien de son réseau clandestin malgré les tortures qui la laisseront jambes et bras brisés. Son nom de clandestine était Jolanda. 
Elle a sauvé 2500 enfants juifs en les faisant passer par des trous dans le mur du ghetto, dans des camions de pompiers, des ambulances, sous des ordures ou dans une valise qu’elle transportait elle-même lors de ses déplacements vers l’extérieur grâce à son rôle dans l’action sociale. 
L’histoire fictive du garçon racontée à travers ces chansons a pu peut-être être le destin d’un de ces enfants sauvés par Irena.
Irena avait conservé dans une jarre, enterrée au fond de son jardin, les bouts de papiers contenant les noms des enfants qu’elle avait sauvé. Après la guerre, elle entreprit de chercher leurs familles et tenta de les réunir ; la plupart avaient été gazés. Les enfants ont été placés dans des familles d’accueil ou adoptés.
Le titre « Life in a jar » fait référence aux travaux de recherche effectués par des étudiants qui ont contribué à faire découvrir l’histoire d’Irena.
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